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Libération

«Comment vous vous y êtes pris avec l’amour ?»

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publié le 13 juin 2012 à 19h46

Le merveilleux est un ton. Vallée des merveilles est un roman d'Anne Weber, née en Allemagne en 1964, qui, selon son éditeur, «écrit toujours deux versions - française et allemande - de ses livres». L'intrigue dit la solitude, puis la solitude brisée d'un homme, en Bretagne, à Paris et encore ailleurs au gré des trois parties. Ça pourrait être sinistre puisque le héros, dès la troisième page, «avait à peu près tout perdu de ce qu'on peut perdre : travail, maison, femme, enfant, livrets d'épargne, cheveux». Mais le merveilleux est un autre rapport au réel, un autre point de vue de l'écrivain. «Tant qu'aucun autre nom ne semblera mieux lui convenir», le héros sera appelé Milan, car «il ressemblait à un milan aveugle». Selon un principe analogue, l'héroïne s'appellera Lynx. Il semble à Milan vivre une vie de poisson. «Un bavardage, un cri ou un chant qui n'est audible pour personne.» Plus qu'une rencontre, un baiser mystérieux va tout changer. Dans ce monde où «les cloches de l'église sonnaient comme si le bedeau était ivre», le héros mène une enquête à sa manière. «La réceptionniste de l'hôtel le regarda avec suspicion quand, au lieu du nom, il ne sut donner que la coiffure de la personne qu'il recherchait.» Il peut être maladroit en mille occasions mais pas avec cette femme dont on sait pourquoi elle n'a que quatre doigts à une main. «Il retrouverait cette femme.» Le style et la narration install