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Libération

L'écrivain d'origine argentine Hector Bianciotti est décédé

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publié le 13 juin 2012 à 0h29

Hector Bianciotti, qui vient de mourir à l'âge de 82 ans à Paris, était un écrivain rare d’origine argentine, qui maniait à la perfection la langue française après l’avoir adoptée pour son oeuvre.

Son quatrième roman, «Le pas si lent de l'amour», une «autofiction», selon son expression, raconte son exil, depuis l'Argentine, où il était né en mars 1930, vers l'Italie et l'Espagne et la lente «métamorphose» qui lui fait adopter le français.

Le choix de la langue française correspond à «un formidable besoin de s'exprimer» et de «retrouver dans cette conversion l'éblouissement éprouvé à 15 ans pour le mysticisme de la poésie au travers de quelques vers de Paul Valéry extraits de "La Jeune Parque"».

Tout jeune, il dévore Baudelaire, Mallarmé, Verlaine. Adolescent, racontait-il, «il y a eu Sartre et le choc fulgurant de "L'Etranger" de Camus».

«Changer de langue», disait-il, «c'est modifier sa façon d'être, sentir différemment». Ne détestant pas le paradoxe, il affirmait qu'on peut être désespéré dans une langue et à peine triste dans une autre.

L'écrivain avait été naturalisé français en 1981, puis élu à l’Académie française en 1996 où il avait rejoint les quelques immortels non français ou d’origine étrangère qui y siégeaient.

Regard clair, mèche blonde, élégance discrète, Hector Bianciotti avait gardé une allure juvénile.

Son premier roman écrit en français, «Sans la miséricorde du Christ», obtient le pri