Keith Haring est né le 4 mai 1958 à Reading, en Pennsylvanie. Il aurait eu 54 ans cette année. Flammarion publie son journal - de ses 19 ans jusqu’à sa mort, du sida, à l’âge de 31 ans. Une autobiographie sans détour, sans fard, où l’artiste militant aux binocles ronds - qui dessinait de drôles de bonhommes colorés facilement identifiables - consignait ses réflexions sur l’art, son travail, son succès commercial, ses amours, son homosexualité, son quotidien, puis sur la maladie qui va l’emporter comme beaucoup de ses proches.
Au fil des pages, agrémentées de dessins et de photos, il évoque ses influences : Alechinsky, Pollock, Dubuffet. Et son maître, son mentor, Andy Warhol «qui a permis l'existence de [son] art». «Je suis un acteur nécessaire d'une quête importante qui n'a pas de fin», note-il en 1978. Et de poursuivre un peu plus loin, «je pense que je suis né artiste». Même si, comme il l'écrit le 29 avril 1977, «j'ai les idées noires. Encore une fois, je suis perdu». Le succès, pourtant, ne s'est pas fait attendre : dès 1982, alors qu'il n'a que 24 ans (1).
Keith Haring ne cache rien non plus de sa vie sexuelle, «continue et fougueuse, qui alimente son audace visuelle», souligne l'historien de l'art Robert Farris Thompson dans l'introduction de l'ouvrage. La mort l'obsède : «j'écris par peur de la mort» (1986) ; «j'ai toujours su que je mourrai jeune, mais je pensais que ce serait rapide» (1987).
Heureusement, il y a l'