«Faut-il réécrire un livre que l'on avait presque terminé mais qu'une tasse de café renversée sur l'ordinateur a fait disparaître, j'en ai peur, pour l'éternité ?» nous demande une lectrice. D'abord, Albertine, sachez que nous compatissons du fond du cœur : perdre un texte, même court, conjugue les affres du deuil et l'envie de se coller des claques. Se cogner la tête contre le mur - mais pas plus de deux ou trois fois tout de même - peut aider à traverser la phase initiale de détresse. Piétiner ensuite l'ordinateur (qui, de toute façon, semble désormais hors d'usage) est un exutoire auquel il serait idiot de renoncer. Et puis une surprise n'est jamais à exclure : n'a-t-on vu souvent rejaillir le feu d'un ancien volcan qu'on croyait trop vieux ?
Albertine, essayez de vous souvenir : de quoi parlait votre livre ? Souvenir d’enfance, roman érotique, science-fiction dans la banlieue d’Alpha du Centaure ? Etait-ce écrit au présent, au passé simple, à l’infinitif ? A la première personne, à la deuxième du pluriel ? Y avait-il un chien dans l’histoire ? Une belette ? Un revêtement de sol en jonc de mer ? Si rien de tout cela ne réveille quelque chose en vous, c’est peut-être que vous pratiquez une littérature très expérimentale. Auquel cas notre conseil serait de reprendre à zéro : le résultat ne pourra être que meilleur.
Le café qui a effacé la mémoire provenait, indiquez-vous, du commerce équitable. Vous aviez perçu une avance de 250 euros des éditions XO. La veille du dr