C'est ainsi raconte l'histoire d'un garçon intelligent, sensible, qui se retrouve toujours un peu en dehors du groupe, celui qu'on tolère, celui qui se fait jeter ou manipuler sans jamais rien voir venir. Quand le roman commence, Patrick tente de repartir à zéro : il a quitté sa ville natale après avoir été jeté de la fac et jeté par sa fiancée, il travaille dans un nouveau garage - c'est un mécanicien auto très doué -, prend pension chez la charmante Bridget et rencontre Georgia, serveuse au salon de thé. Mais tout est compliqué, tout se passe comme si les autres se méfiaient ou ricanaient dans son dos. Sans parler de Flindall et Welkin, les deux autres pensionnaires, qui lui parlent puis le snobent, lui offrent à boire puis lui piquent ses affaires, soufflent le chaud et le froid comme son père l'a fait toute son enfance.
Patrick est de ces garçons incapables de dire ou même de savoir ce qu'ils ressentent. Il se méprend sur les sentiments et les intentions des autres, leur attribue à la fois plus d'amour et plus de haine qu'ils n'en ont à son égard. «Tout à coup, alors que tout se passait si bien, la conversation est brutalement arrêtée. [Bridget] regarde ailleurs, et c'est comme si un nuage venait de passer.» De la première à la dernière ligne, l'écriture de M. J. Hyland fait tenir ensemble la tension psychologique, le point de vue de Patrick et celui des autres sur lui, ou en tout cas ce qu'il en comprend, de façon magistrale. La colère, l'humiliation, l