Les fidèles de Stewart O'Nan connaissent déjà Emily Maxwell : le chef de famille de Nos plus beaux souvenirs (l'Olivier, 2005), c'était elle. A l'époque, son mari venait de mourir, et elle invitait enfants et petits-enfants dans la maison familiale. Chacun devait choisir les objets qu'il voulait récupérer, prétexte pour sonder tous les acteurs, le fils raté, la fille alcoolique, les gamins geeks, et la reine mère, donc, veuve mais vaillante.
Depuis, Emily a pris un petit coup de vieux, comme si, d’un livre à l’autre, les années s’étaient écoulées pour elle au même rythme que pour nous. Son quotidien se partage entre la lecture du journal, le ménage, les courses et les sorties avec sa belle-sœur (Arlene, autre revenante). Voilà, en gros, ce qui nous attend. Et, pourtant, c’est assez captivant. Pas à la manière d’une étude sociologique qui nous dirait comment vit le troisième âge ; à la manière d’un roman amoureux de son personnage titre qui, à 80 ans, se trouve en faire partie.
Instantanés. Emily, c'est la mamie type, qui dit que «ce n'est pas facile de vieillir», attend les coups de téléphone, parle à son chien et ne comprend pas grand-chose aux nouvelles technologies. Elle se couche tôt, se lève tôt, aime quand il y a du monde chez elle et en même temps non, parce que quand même ça fait du souci. Il s'agit de mettre en scène la vieillesse en rassemblant ses clichés, à l'instar d'Emily elle-même, qui fouille dans ses photos en noir e