En 2003, la bibliothèque du Congrès achète la mappemonde d'un moine cartographe, Martin Waldseemüller (1470-1520), plus de dix millions de dollars. Un record pour un tel objet. L'anecdote interpelle l'historien américain Toby Lester qui, dans un essai très documenté, la Quatrième partie du monde, la course aux confins de la terre et l'histoire épique qui donna son nom à l'Amérique, revient sur la naissance de ce planisphère, réalisé «Introduction à la cosmographie»en 1507 au Gymnase de Saint-Dié, maison d'édition savante regroupant plusieurs humanistes dans les montagnes vosgiennes.
Cette carte mythique, dont il ne reste qu'un exemplaire, constitue un mystère. Le quatrième continent y est représenté pour la première fois comme une terre étendue… entourée d'eau. Une intuition géniale puisque le Pacifique ne sera aperçu du côté de Panama qu'en 1513 et que Magellan ne contournera ce nouveau continent par le sud qu'en 1520. C'est aussi là qu'est nommée pour la première fois l'Amérique, en référence à une «Introduction à la cosmographie»lettre du marchand florentin Amerigo Vespucci, relatant les quatre voyages qu'il fit outre-Atlantique.
L’auteur retrace également l’histoire de la représentation du monde, de l’Antiquité au Moyen Age.
Une histoire d’images, mentales et religieuses, souvent aussi étonnantes qu’irrationnelles. Toutes plus subjectives les unes que les autres. Ainsi, ces planisphères où l’Est est en haut (surmonté de la têt