Balzac a 31 ans, en 1830, quand il écrit pour la revue la Mode son Traité de la vie élégante (qui est suivi dans cette édition d'une non moins plaisante Théorie de la démarche). Il n'était pas évident que le jeune auteur à succès de Physiologie du mariage se trouve sur le «territoire» de l'élégance, cet «écosystème que menacent régulièrement des hordes de barbares», ainsi que l'écrit Maxime Rovere dans son introduction. Proust évoque «les tours vulgaires» de la correspondance de Balzac tout en notant que «Swann, si fin, si purgé, eût été incapable d'écrire la Cousine Bette», considérant ce que «l'homme de génie» doit abandonner avant d'arriver «à un bon goût supérieur».
Quoi qu'il en soit, Balzac lui-même s'estime compétent, mais la qualité de ses deux textes vient aussi de ce que l'auteur semble cependant admettre que son expertise n'est pas absolue. Il invente dans Traité de la vie élégante une conversation avec Brummel pour pouvoir se réclamer faussement d'une autorité plus incontestable. Une des maximes à quoi parvient Balzac est : «L'élégance travaillée est à la véritable élégance ce qu'est une perruque à des cheveux», à laquelle il donne comme «corollaire» : «Le dandysme est une hérésie de la vie élégante.» C'est justement l'époque où Balzac est dandy. En épigraphe de sa seconde partie, il place une phrase prétendument extraite