La romancière Catherine Lépront est morte hier matin à Paris. Elle avait 61 ans, luttait depuis dix ans contre une insuffisance respiratoire. Auteur d'une vingtaine de romans et recueils de nouvelles, d'essais sur les peintres Caspar David Friedrich et Ingres, elle avait eu le prix Goncourt de la nouvelle pour Trois Gardiennes en 1992. Elle était aussi lectrice pour les éditions Gallimard où elle avait publié en 1983 son premier roman, le Tour du domaine. En 1997, elle est passée au Seuil.
C'est au Seuil qu'est paru l'Anglaise, l'hiver dernier, roman où Catherine Lépront évoque un de ces paysages de bord de mer qu'elle a toujours affectionnés, où des traditions familiales, morales et esthétiques qui semblaient immuables achèvent de se déliter. Le personnage de l'Anglaise incarne une menace d'intrusion. Pour le lecteur, elle est une silhouette évoquée jusqu'à l'épuisement par les différents protagonistes.
«De multiples sujets, de multiples perspectives sur un même fait, seul le roman peut obtenir ça», expliquait Catherine Lépront à Libération en 2001, lors de la parution du très musical Café Zimmermann. C'est une partition à la fois savante et humaine que dessinent ses romans, d'Un geste en dentelle à Disparition d'un chien. Les traum