Menu
Libération
Interview

«Ce roman n’aurait jamais vu le jour sans Wikipédia»

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
Entre Balzac, Houellebecq et Xavier Niel, Aurélien Bellanger raconte la genèse de son premier roman, «la Théorie de l’information».
publié le 22 août 2012 à 22h16

Aurélien Bellanger, philosophe de formation, libraire et essayiste, fait ses débuts en tant que romancier. Il raconte.

D’où vient ce livre ?

D'une décision biographique. J'étais libraire et je me suis fait licencier pour bénéficier de deux ans de chômage en vue d'écrire un roman. Mon premier mois sans emploi fut classique : effondrement complet, jeux vidéo en ligne, je ne faisais plus rien… Sauf lire la Comédie humaine de Balzac. Du coup, un ami m'a suggéré d'écrire un roman balzacien. Je me suis alors mis à la recherche d'un personnage qui ferait l'affaire. C'est comme ça que j'ai trouvé Xavier Niel. Je m'intéressais à l'histoire d'Internet depuis longtemps, j'avais entendu parler de la théorie de l'information dans mes études, j'avais envie de parler de l'histoire économique de la France. Je me suis vite rendu compte que ce personnage fédérait beaucoup de mes centres d'intérêt du moment.

Vous placez ce roman sous le signe de Balzac, mais ce qui le caractérise d’abord, c’est qu’il nous est extraordinairement contemporain…

Balzac est un alibi pour écrire un roman «réaliste», même s’il ne l’est pas totalement, affronter un sujet à la fois social, économique, historique. C’est aussi utiliser à plein ce que permet le roman : y faire entrer un maximum de choses, théoriques ou non. Mais l’idée était d’écrire un roman contemporain, au point que cela posait parfois de drôles de problèmes, comme de savoir de quel modèle d’iPhone j’allais parler, ou si Facebook existerait encore au moment de la sortie…

Au regard de ce que brasse ce roman, on vous devine d’une incroyable curiosité…

Je m'intéresse à peu près à tout, et c'est pour cela que je suis romancier, je crois. Depuis que je suis enfant, je suis un grand le