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Ecrivez dans le plus simple appareil

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[Brouillon de culture 4/6] . Conseils au romancier qui sommeille en vous
publié le 22 août 2012 à 20h06

C'est l'été : profitez-en pour écrire votre premier roman. Nous vous fournissons la première phrase (primée par le prix américain Lyttle Lytton du pire incipit) ainsi que quelques conseils.

«J’espère vraiment que vous aimerez ce livre, car je l’ai écrit entièrement nu.»

Il n’est pas rare qu’un écrivain, d’entrée de jeu, s’adresse directement à son lecteur. Il s’agit, selon les cas, de lui souhaiter la bienvenue, de le prévenir de quelque particularité du roman à venir, de lui raconter, par le menu, dans quelles circonstances précises est né le livre, etc.

Cela pourra donner, par exemple : «Bonjour mes amis, le texte qui va suivre m'a demandé trois cent trente-quatre jours de travail, l'idée initiale m'est venue lors d'un bridge avec des amis, j'écris en général entre 7 heures du matin et 12 h 45, heure à laquelle je m'arrête pour écouter le Jeu des 1000 euros, sur France Inter, tout en mettant mon hachis parmentier au four. Cette fois, je vous raconterai l'histoire du chien Plouki. Cela se passe en hiver, il fait super froid…» Ainsi le lecteur sait-il où il met les pieds.

Mais prévenir le lecteur que l’on a écrit le livre entièrement nu, et en faire une raison pour espérer que l’ouvrage sera apprécié, cela intrigue. L’objectif de votre roman sera donc de donner peu à peu une cohérence à ce propos liminaire, et, croyez-nous, cela ne sera pas simple. Mais d’abord, quelques questions préalables. Ce «je» est-il celui de l’écrivain