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Critique

Les livres d’or de l’Aveyron

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Littérature . Les 17es Rencontres d’Aubrac visitent l’Eldorado.
publié le 22 août 2012 à 19h07

L’Aubrac se mérite. Comme l’Eldorado. Les deux entretiennent un rapport étroit, pas seulement de circonstance. Pour leur dix-septième édition, les Rencontres d’Aubrac, dans l’Aveyron, sont parties à la conquête de la contrée mythique et du métal qui rend fou, en choisissant pour thème les «Imaginaires de l’Eldorado».

Chaque année, ce festival littéraire s’empare d’un sujet («Dire l’interdit», en 2008, «Vertige de l’imposture», en 2010…) pour convoquer des spécialistes et des penseurs et retourner la question dans tous les sens. Un public attentif et fidèle - 1 200 personnes sur quatre jours - écoute, débat, avant de se dégourdir l’esprit avec un aligot au buron, un incomparable récital de flûtes amérindiennes de Pierre Hamon ou un mini-festival du film.

Il y a donc un lien de circonstance entre ce fier Aveyron, un brin enclavé, et la ville dorée d’Amérique du Sud et ses myriades de métaphores. On creusera le jardin d’Eden l’année prochaine, foi chevillée de Francis Cransac, ancien instituteur sur le plateau et maître d’œuvre de la manifestation.

L'or, donc. En ouverture, Anne-Marie Escoffier, jadis sénatrice et assidue de l'auditoire de la salle des fêtes de Saint-Chély-d'Aubrac, devenue en juin ministre déléguée à la Décentralisation, a surpris en évoquant le tarot, du bateleur au mat, de l'or des cartes ou encore des symboles. L'origine de l'Eldorado, a rappelé Jean Baumgarten, chercheur au CNRS, vient d'un récit colombien du XVIe siècle, où un dignitaire indien re