Les faits divers sont de vieux complices de la littérature. Vols, viols et assassinats ont donné lieu à de multiples romans dont les auteurs, parfois, menaient leur propre enquête, interrogeant divers protagonistes. Ferdinand von Schirach n'a pas eu à se donner ce mal. Dix-huit mois après Crimes qui en proposait onze (lire Libération du 3 mars 2011), Coupables raconte quinze histoires étonnantes dont chacune a suffisamment de matière pour donner lieu à un long métrage de cinéma. Né en 1964 à Munich, Ferdinand von Schirach est avocat au barreau de Berlin depuis 1994 (et petit-fils d'un proche de Hitler, responsable des Jeunesses hitlériennes, qui passa vingt ans à la prison de Spandau après le procès de Nuremberg). Les histoires qu'il présente sont présumées s'être déroulées dans la réalité, telles qu'il les présente. On pourrait s'étonner qu'il ait eu à traiter en une période relativement brève autant d'affaires passionnantes, valant à ces recueils un succès international. Mais peut-être qu'il fallait être écrivain pour détecter ce que ces histoires avaient de passionnant. Ce n'est d'ailleurs pas toujours de l'accusé que Ferdinand von Schirach fut l'avocat. En une occasion, le caractère extraordinaire de l'affaire n'apparaît que par coïncidence, juste parce que l'écrivain fut le défenseur d'un conducteur de Mercedes. En d'autres cas, l'auteur est là, au cœur de l'affaire, discutant de plein droit avec le juge ou le procureur, connaissant en direct
Ferdinand von Schirach, les contes de crimes
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Le cahier Livres de Libédossier
par Mathieu Lindon
publié le 29 août 2012 à 19h06
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