Littérature
Sam Shepard Chroniques des jours enfuis
En 1979, dans les Moissons du ciel de Terrence Malick, Sam Shepard jouait un riche fermier de l'Amérique profonde, terrien, regard clair, inquiet, pas bavard. Le Sam Shepard écrivain, grand dramaturge, suit le même genre d'hommes dans ses Chroniques des jours enfuis, sorte de cartographie où défilent histoires courtes, poèmes, pensées. Des cow-boys ou des Kerouac, anonymes, qui prennent le large entre trajectoires contemporaines et Ouest mythique. «Je me suis remis à parcourir le pays en long et en large, sans véritable raison. Parfois je pense à un endroit et je me mets en route.» Wyoming, Tennessee, Californie, des nuages comme des visages, beaucoup de bitume et de café. Certains dialogues sont formidables, drôles, on imagine qu'ils ressemblent à la vie, pour qui mène cette vie-là. Il faudrait en citer la moitié. Un conseil seulement : «Si tu dois tuer un chat dans une grange en pleine nuit et que tu veux faire ça vite fait bien fait pour ne pas réveiller les enfants, surtout n'utilise pas de pistolet.» T.St.
Gary Victor Maudite Education
Le roman d'apprentissage d'un adolescent de Port-au-Prince, au temps de la dictature de Duvalier et des tontons macoutes. Trop timide pour les filles de son âge et de son milieu, il couche avec des femmes sans visage au cours de «randonnées nocturnes dans les terrains vagues du bord de mer».