Pivion est un sympathique récidiviste. Il s'était illustré l'an dernier avec le Complot de l'ordre noir, une biographie romancée des derniers mois de la vie de Louis Barthou, ministre des Affaires étrangères sous la IIIe République, conscient de la faiblesse des démocraties face à la montée du nazisme et assassiné en 1934. Il s'attaque aujourd'hui à la guerre d'Espagne avec les mêmes armes : un délicieux cocktail historique pimenté d'une approche romanesque et d'un fort zeste d'engagement.
En novembre 1936, à l’heure où les troupes nationalistes de Franco appuyées par l’Italie de Mussolini et l’Allemagne hitlérienne entament la bataille de Madrid, les Brigades internationales se lancent dans la résistance aux côtés des républicains espagnols. En banlieue parisienne, les militants communistes, mais aussi tout un peuple de chômeurs et d’aventuriers attirés par une hypothétique solde, se portent volontaires pour défendre la révolution assiégée.
Contre-nature. Victor de l'Espaing, jeune homme de bonne famille forgé aux idées d'un père royaliste qui pense que «les malheurs» qui s'abattent sur la France (le gouvernement du Front populaire) viennent de la République et des juifs, est recruté par l'extrême droite pour s'en aller batailler avec les nationalistes. Mais alors qu'il espère en découdre avec «les bolcheviques et les anarchistes», on lui ordonne de les infiltrer, de prendre sa carte du parti, de lire l'Humanité