L'épisode est clos. L'écrivain Richard Millet, auteur du texte le plus contesté de la rentrée, Eloge littéraire d'Anders Breivik (paru le 22 août aux éditions Pierre-Guillaume de Roux dans un recueil intitulé Langue fantôme), a démissionné hier du comité de lecture des éditions Gallimard. Le PDG de la maison, Antoine Gallimard, a accepté cette démission, après avoir demandé à l'intéressé, dans un courrier, de réfléchir à une solution : «Autant je ne suis pas prêt à me laisser dicter ma conduite par des pressions médiatiques ou par des réactions individuelles, légitimes ou non, autant je suis en droit de demander de vous le respect d'une idéologie confraternelle.» En substance, les valeurs de Richard Millet n'étant pas celles de la maison, il ne peut pas continuer à représenter celle-ci en siégant au comité.

«Choqué». Richard Millet va donc «prendre du champ», mais il continuera à travailler avec les auteurs dont il a la charge . C'est lui, par exemple, qui s'est occupé des Bienveillantes, de Jonathan Littell, et de l'Art français de la guerre, d'Alexis Jenni, deux premiers romans qui se sont retrouvés prix Goncourt, en 2006 et 2011.

Fin août, Antoine Gallimard avait tenté de désamorcer la polémique. «Absent de Paris, j'ai été informé du scandale déclenché par la publication du pamphlet de Richard Millet. Je suis choqué par les idées qu'il exprime, écrivait l'éditeur à l'AFP.