Auteur de la Procrastination, l'art de reporter au lendemain, John Perry est un éminent universitaire, spécialiste du langage à la prestigieuse université de Stanford aux Etats-Unis. Cet essai lui a valu l'Ig Nobel de littérature (prononcer «ignoble» en anglais). Ce prix parodique récompense «des prouesses qui font rire les gens au premier abord et les font ensuite réfléchir».
Publié dans la collection les Grands Mots, la Procrastination n'est pas un livre de développement personnel, l'auteur ne nous encourageant nullement à renoncer à ce vice. Au contraire, il prône la procrastination structurée, qui «requiert une bonne dose de mauvaise foi, puisqu'elle repose sur une constante arnaque pyramidale contre soi-même» : il s'agit de ne refuser aucune tâche, aucun engagement, de façon à être vraiment débordé et donc pouvoir choisir entre deux obligations. Ainsi va le procrastinateur heureux qui s'acquitte d'un impératif en ayant l'impression d'échapper à une corvée plus urgente encore.
John Perry décline toutes les fuites en avant envisageables : tailler ses crayons, ranger son bureau, répondre à ses mails, établir la liste de tout ce qui reste à faire de façon pressante et, c’est un peu plus risqué, se documenter copieusement en surfant sur Internet avant d’attaquer tout dossier, ce qui permet de découvrir des horizons qui n’ont rien à voir avec notre travail.
Par ailleurs, la procrastination (à ne pas confondre avec la flemme ou l'indolence