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Libération
Critique

Visite des ateliers

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L’album du tour du monde des lieux de création.
publié le 14 septembre 2012 à 19h07

Coup de chapeau à Leonora Hamill, lauréate du prix HSBC pour la photographie, dix-septième édition, qui a aussi récompensé Eric Pillot pour In situ, l'animal en cage (1). Cette Franco-Britannique, née en 1978 à Paris, s'est attachée à enregistrer les écoles d'art et leurs ateliers d'artistes. Vaste chantier, un Art in progress qu'elle mène allegro depuis 2009. De Baroda à Liège, de Rome à La Havane, voici mis en relief des lieux d'apprentissage, à la fois vitrines passagères et nids d'intimité.

Ce qui rend ce travail attachant, c’est la puissance des photographies, leur cadrage tranché, presque taillé au couteau, à la limite du scalp. D’où cette sensation contradictoire d’un espace plein alors qu’il est vide, puisque tel fut son choix, ne dévoiler aucun visage d’étudiant ou d’enseignant, juste leur mémoire calligraphiée. Des restes donc, ou du moins la perception d’une activité en suspens, propice à l’entrée des esprits.

Apparaissent ainsi dans chaque image des bouts d'histoire et quelques traces de fantômes, sans que l'on sache s'il est plus prudent de s'initier à la sculpture à Bombay ou à Londres ? Des têtes en plâtre, certaines à claquer, d'autres non, comme partout. L'atelier de sculpture s'identifie illico, comme celui de peinture (le plus beau est à Cracovie, ambiance Calder). Le multimédia ressemble, lui, à un film d'horreur : murs laiteux, écrans, fils électriques. A Trinidad, dans une salle destroy consacrée à l'histoire de l'art