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Henry Bauchau, libre déchiré

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Disparition . L’écrivain, poète, dramaturge et psychanalyste belge est mort vendredi à l’âge de 99 ans.
publié le 21 septembre 2012 à 22h17

L'écrivain Henry Bauchau est mort dans la nuit de jeudi à vendredi, dans son sommeil, chez lui, à Louveciennes (Yvelines). Né en Belgique en 1913, il aurait eu 100 ans au mois de janvier. Il ne verra pas la sortie de son nouveau livre, le 4 octobre, chez son éditeur habituel, Actes Sud, un recueil de textes et de documents en hommage à deux amis, Pierre et Blanche. Pierre comme le poète Pierre Jean Jouve, Blanche comme la psychanalyste Blanche Reverchon-Jouve, avec qui Bauchau entreprit en 1947 une psychanalyse qui allait déterminer et irriguer son œuvre. Ce sera aussi une manière de gagner sa vie à partir des années 70, parallèlement à la littérature.

C'est à Blanche Reverchon-Jouve que Henry Bauchau, en 1966, dédie son premier roman, la Déchirure (Gallimard). Elle y apparaît sous le nom de la Sibylle, personnage à qui est attribuée l'épigraphe : «Nous ne sommes pas dans la réconciliation. Nous sommes dans la déchirure. On peut vivre aussi dans la déchirure. On peut très bien.» La Sibylle devient une amie, l'écrivain lui soumet ses textes. On la retrouvera dans un poème de 2011 : «Ô ma Sibylle disparue, tu vis en moi. Tu ris / quand silencieusement / Tu neiges sur ma vie.» (Tentatives de louange, Actes Sud.)

Faillite. La Déchirure, où Henry Bauchau relate les derniers jours de sa mère et la remontée vers ses souvenirs d'enfance, est un premier roman tardif : il a 47 ans lorsqu'il y travaille. Jusqu'alors,