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Le gué savoir

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Le cahier Livres de Libédossier
Le philosophe Heinz Wismann navigue entre pensées et langues
publié le 26 septembre 2012 à 19h01

On sait ce qu'en général il advient quand on est assis entre deux chaises : on tombe ou on a mal au dos parce que les muscles s'ankylosent - comme se paralyse l'action quand s'installe l'indécision. Mais qu'arrive-t-il lorsqu'on se tient entre deux pays, deux identités, deux histoires, deux langues, deux religions, deux cultures ? L'on se retrouve exilé parfois, nulle part chez soi, heimatlos, sans patrie, puisqu'on ne peut être fils de deux pères. Ou alors on devient passeur - on renonce à la «posture identitaire» pour établir entre les traditions d'où on est issu un va-et-vient et un dialogue constant, «producteur de style», de sens nouveaux et de liberté. C'est le rôle qu'a choisi Heinz Wismann, qui n'a cessé de naviguer entre les pensées allemande et française, et dont le dernier livre, «un parcours à la fois biographique, intellectuel et historique», est comme le label de tout son travail : Penser entre les langues.

Tennis. Wismann aime le théâtre. Et le chant. «Dès la fin de ma mue, j'étais dans les chœurs de l'opéra de Münster, et, baryton léger, j'ai chanté, avec l'orchestre symphonique, absolument tout le grand répertoire : les messes, les passions, Carmina Burana» Le sport aussi, athlétisme, handball, football. «Je fus repéré comme élément prometteur d'un club de foot de première division.» Sa préférence va au tennis, pour des raisons tant sportives que philosophiques. «L'e