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Critique

Rushdie sur papier libre

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Vie d’un condamné à mort
publié le 26 septembre 2012 à 19h01

Apropos de Salman Rushdie, il y a ce que tout le monde connaît. Son air de Droopy. La fatwa. Tout le monde sait qu'il a été l'objet d'une condamnation à mort en février 1989. Une fatwa, mot nouveau à l'époque, n'est pas forcément une condamnation, c'est un édit religieux. Dans le cas de Salman Rushdie, l'avis du vieil ayatollah Khomeiny, en Iran, était qu'il devait mourir. «Je veux informer tous les musulmans que l'auteur du livre intitulé les Versets sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l'islam, au prophète et au Coran, aussi bien que ceux qui l'ont publié ou connaissent son contenu, ont été condamnés à mort. J'appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu'ils les trouvent, afin que personne n'insulte les saintetés islamiques.» On trouve le texte en entier - il n'est pas beaucoup plus long - sur Wikipédia.

C'était la Saint-Valentin, et ce jour-là, quand une journaliste lui apprit au téléphone qu'il était condamné à mort par Khomeiny, il y avait dans la vie de Salman Rushdie autre chose de condamné : son mariage. Telle est l'entrée en matière de Joseph Anton, une autobiographie. L'écrivain va se battre sur le double front de l'existence privée et de l'existence publique. La maison et le monde. Anton Tchekhov et Joseph Conrad. Joseph Anton : le pseudonyme choisi par le héros quand il plonge dans la clandestinité.

Oiseaux. L'enjeu es