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Libération
Critique

Marathon la course ou la vie

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publié le 5 octobre 2012 à 19h06

«Pourquoi ai-je toujours mal aux pieds ?» La question est cruciale et vertigineuse quand on est marathonien. Comme Christopher McDougall est aussi journaliste, ancien correspondant de l'agence américaine AP, spécialiste des sports extrêmes pour les magazines Esquire ou Men's Heatlh, il transmue cette interrogation, et son problème de blessures récurrentes, en une quête approfondie et excitante dans Born to Run. Publié en 2009 aux Etats-Unis, son livre est devenu un best-seller et la bible du barefoot, la course pieds nus ou avec des chaussures minimalistes.

Auprès de médecins du sport, dans les labos de physiologie ou aux côtés des meilleurs «ultrarunners» américains, le journaliste-coureur cerne les prédispositions de l’homo sapiens à la course à pied. Il file vérifier ses théories au Mexique sur les traces de Caballo Blanco, un Américain singulier qui consacre sa vie à courir, sur le modèle de ses amis, les Indiens Tarahumaras. Dans leur langue, eux se nomment les «hommes aux pieds légers» ou «le peuple qui court». Réputés pour leurs exceptionnelles qualités athlétiques, les Tarahumaras peuvent courir des centaines de kilomètres sur les terrains accidentés de la Sierra Madre. Avec leurs petites et silencieuses foulées, leurs fines sandales et leur pagne flottant, ils semblent voler.

Born to Run, un vrai docu-roman, se lit d'une traite. McDougall a l'art de mêler au récit épique de la fameuse course qui a réuni en 2006 les