Le graffiti n’est pas le monopole du monde occidental, bien qu’il ait d’abord recouvert, dans les années 80, les rames du métro new-yorkais. Pour preuve, s’il en faut, l’ouvrage de Pascal Zoghbi et Don Karl. Printemps arabe oblige, le livre vient de faire l’objet d’une nouvelle édition, enrichie d’un chapitre consacré aux événements de l’année dernière.
Mais, bien avant 2011, des slogans sous forme de graffitis avaient fait leur apparition sur les murs de Beyrouth, Gaza ou Téhéran. Si cette forme artistique, politique et contestataire, est très active au Liban, en Palestine, en Cisjordanie et en Iran, elle reste peu ou pas visible dans de nombreux pays du Proche et du Moyen-Orient. En revanche, certains artistes issus de cette scène, mais installés en Occident, n'hésitent pas à produire des œuvres nourries de calligraphie arabe. Parallèlement, des artistes occidentaux se sont inspirés de cette culture pour enrichir leur style, un véritable métissage culturel. «Le style writing se mariant harmonieusement avec la calligraphie» , souligne à ce titre Stone (alias Don Karl) dans l'avant-propos.
Bien avant qu’émerge cette forme artistique, la calligraphie a toujours été présente dans le paysage urbain des pays arabes, sur les enseignes des magasins ou sur les camions. Des inscriptions souvent là pour exorciser le mauvais œil du propriétaire ou du chauffeur.
Les contributions de Huda Smitshuijzen AbiFarès, Rana Jarbou, Tala F. Saleh, Houda Kassatly, William Parry… ac