Obama brillant, charismatique, inspiré, bien sûr. Mais Obama novice. C'est porté par de grandes ambitions, mais sans expérience du pouvoir, que Barack Obama est arrivé à la présidence en 2008. En pleine déroute financière, ce statut de «brillant amateur» s'avéra vite problématique, comme l'expose l'essayiste Ron Suskind, ancien du Wall Street Journal et lauréat du prix Pulitzer.
Récit d’apprentissage de la présidence, son livre se concentre sur les deux premières années de mandat. Sans être à charge, il dépeint une Maison Blanche dysfonctionnelle. De réunions dans le Bureau ovale en conciliabules de couloirs, où Suskind immisce le lecteur, apparaissent les profonds dilemmes d’un président écrasé par un triple défi : restructurer Wall Street, relancer l’économie en tenant bon sur la réforme de la santé.
On découvre un Obama peinant à diriger son équipe, ne prenant plus de décision «ou seulement lorsqu'il avait obtenu un consensus de ses principaux conseillers». Ces éminences grises sont les vrais personnages du livre : une galaxie d'hommes (et quelques femmes) souvent proches des milieux financiers. En tête, Larry Summers, secrétaire au Trésor sous Bill Clinton, et Rahm Emmanuel, directeur de cabinet. Choisis pour leur expérience par le Président, ils devinrent les «vrais patrons». Leur règne à la Maison Blanche, outre qu'il contribua à «l'atmosphère irrespirable», voire «sexiste» des lieux, expliquerait ce que Suskind tient