Depuis l'origine, on peut lire les aventures du Chat comme une critique de l'intelligence : comment ça se passe quand on en a et comment ça se passe quand on n'en a pas - et on en est réduit à admettre que ça ne fait pas une grosse différence. Ce n'est étonnant qu'en apparence si on songe que le Chat Erectus, éventuellement accompagné d'un autre album et de DVD dans un coffret spécial (1)la Semaine du Chatla Minute du Chat),, montre qu'un semblable paradoxe se manifeste avec les haricots : pourquoi, alors que leur fin est une telle catastrophe, leur début n'est-il jamais célébré comme une victoire ?
Au demeurant, la honte elle-même, sentiment majeur, est susceptible de détournement. La première image d'un strip montre un pauvre homme contraint de se faire l'homme-sandwich de son vice en apparaissant recouvert d'un grand panneau sur lequel est écrit : «Je n'ai pas payé la pension alimentaire à ma femme.» Un autre homme pareillement accoutré a inscrit sur son panneau dans la deuxième case : «Je suis un voleur. J'ai dérobé une montre dans un magasin.» Tandis que c'est le Chat lui-même qui est en scène dans le dernier dessin, avec lui aussi son panneau sur le ventre, mais où il est écrit : «Je suis exhibitionniste. Si ça vous intéresse…» Et une petite trappe se trouve à l'endroit fatal, accompagnée des mots «Ouvrez ici.» Et que dire de cette bibliothèque où on réclame le silence au haut-parleur ? Autre interrogation du Chat (