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Libération
Critique

Jérôme Ferrari, Maure dans l’âme

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Le cahier Livres de Libédossier
Retour définitif du village corse
publié le 31 octobre 2012 à 19h26

Sur le parcours qui mène au prix Goncourt, Jérôme Ferrari a franchi l'avant-dernière étape : il est, depuis mardi, un des quatre écrivains à figurer sur l'ultime sélection. Il n'a rien de commun avec Joël Dicker, le jeune séducteur suisse qui a eu la semaine dernière le Grand Prix du roman de l'Académie française. Il n'écrit pas de thriller, pas plus d'ailleurs que les deux autres finalistes, Patrick Deville et Linda Lê. Comme eux, il a une œuvre derrière lui, même si elle est moins fournie, car il est plus jeune, il est né en 1968 : cinq romans chez Actes Sud depuis 2007, dont le désormais fameux Sermon sur la chute de Rome, paru à la rentrée, et deux autres livres auparavant, chez un éditeur corse.

Vacances. Pour qui voudrait le connaître mieux, il suffit de se reporter au personnage de Matthieu Antonetti dans son nouveau roman : il lui a donné sa biographie. Jérôme Ferrari est né à Paris. Il est allé au lycée à Ivry-sur-Seine, en classes préparatoires à Paris, et il a passé sa licence de philosophie à Paris-I en 1988. Son père travaillant à Air France, toute la famille part pour la Corse chaque fois que des vacances se présentent. Jérôme, comme Matthieu, y va le plus souvent possible. Plus tard, muni du Capes, puis agrégé, il enseigne à Porto-Vecchio et à Ajaccio, et ce n'est plus alors l'histoire de Matthieu, resté momentanément arrêté dans un rêve puéril. Mais ils ont eu, adolescents, la même vision de l'existence, ainsi résumée dans le roman :