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Libération
Critique

Des nouvelles reliées plein queer

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Le cahier Livres de Libédossier
La Canadienne Emma Donoghue suit des voyageurs au fil du temps.
publié le 21 novembre 2012 à 19h02

Egarés est un livre dans lequel on ne risque pas de se perdre. Pour commencer, il s'ouvre sur une préface en forme de mode d'emploi : Emma Donoghue, résidente canadienne née à Dublin, y présente son intérêt pour les personnages voyageurs («Emigrants, immigrants, aventuriers et fugitifs, ils me fascinent parce qu'ils sont à la marge, dépouillés de leur identité familiale et nationale, ils sont déplacés, à la dérive»)avant de passer en revue les quatorze nouvelles du recueil, livrant chemin faisant explications et pistes de lecture. Des nouvelles qu'on découvre, ensuite, classées en trois grandes étapes («Partir», «En route», «La fin du voyage et l'après») et postfacées, pour chacune, d'une «note» où l'auteur épilogue en donnant ses sources. Un travail documenté, d'historienne - ce qu'elle est, au même titre qu'elle est écrivain.

La plupart des lecteurs français ont découvert Donoghue l'an dernier avec Room (Stock), récit d'une captivité inspiré d'un fait réel. Là encore, c'est dans des «archives et des bases de données», ouvrages, lettres, coupures de presse, qu'elle puise matière à variations sur le thème du voyage, du déplacement, géographique, psychologique. Elle parle de «fiction historique» pour définir son ouvrage, genre «hybride» qui donne «l'impression d'avoir chaussé des bottes de sept lieues». Elle avance par grands bonds, du XVIe au XXe siècle, mais semble plus à