Finances publiques plombées, dette à la dérive, dépenses et prélèvements publics records, industrie à la ramasse, compétitivité en chute libre, chômage exponentiel, croissance en berne : en un mot, la France va mal, rares sont ceux qui le contestent. Pourtant, elle refuse encore d'admettre qu'elle n'a tout simplement plus les moyens de financer un système social aussi généreux. C'est ce que Sophie Pedder appelle le Déni français dans le livre qu'elle consacre à notre beau pays, devenu le refuge des «derniers enfants gâtés de l'Europe». Pas pour longtemps.
Pour la correspondante à Paris de l'hebdomadaire britannique The Economist, «la France s'offre un système suédois avec des finances publiques […] proches de celles de l'Espagne», ce qui est intenable.
Le regard extérieur que pose la journaliste britannique sur la France est passionnant, car il montre, chiffres et exemples à l’appui, l’extravagante prodigalité de l’Etat, mais aussi la profonde injustice d’un système qui conduit à accorder le même traitement aux riches et aux pauvres, au nom de la passion française pour l’égalité, et à surprotéger ceux qui sont dans le système au détriment de ceux qui en sont sortis, comme le montre le taux de chômage qui n’est jamais descendu, même en période de croissance, sous les 8% depuis vingt ans.
Disons-le immédiatement : Sophie Pedder ne plaide pas pour un démantèlement de l'Etat providence à la française et pour un alignement sur les standa