Peut-il arriver qu’un écrivain décide d’écrire un livre et que cela change sa vie pour toujours ? Peut-il arriver qu’écrire un livre vous condamne à mort ? Peut-il arriver qu’être écrivain devienne tout d’un coup le métier le plus risqué ? Oui, cela peut arriver. Cette histoire commence en 1967, en Angleterre, lorsqu’à la faculté d’histoire du King’s College de Cambridge est proposé pour la première fois un cours intitulé «Mahomet, l’ascension de l’islam et le premier califat».
Un cours qui n’a pas beaucoup de succès auprès des étudiants de l’université, au point que le professeur suggère à ceux, peu nombreux, qui l’ont choisi, de s’orienter vers d’autres enseignements. Aussi tous les étudiants abandonnent-ils le cours - sauf un. C’est un étudiant d’origine indienne, venu en Angleterre bien des années auparavant pour faire des études, et qui rêve de devenir écrivain. Le thème abordé dans le cours lui est familier, car le suivre signifie pour lui approfondir les leçons de son père qui lui a transmis l’intérêt pour l’islam, selon une approche laïque et pas du tout dogmatique. A Cambridge, une règle établissait qu’un cours ne pouvait pas être supprimé s’il y avait ne serait-ce qu’une seule personne qui souhaitait le suivre. Il se déroula donc, uniquement pour cet étudiant têtu.
Escamotage. Durant les leçons, un argument le frappe particulièrement. Il s'agit d'une anecdote connue comme «l'incident des versets sataniques». Evénement jamais arrivé pour certains, mai