Depuis deux ans, l’éditeur Shinchô-sha a entrepris la publication des œuvres romanesques complètes de Thomas Pynchon en japonais. Les romans de Pynchon étaient bien évidemment disponibles au Japon depuis longtemps et connaissaient une certaine reconnaissance, malheureusement, certaines traductions avaient été beaucoup critiquées. En l’occurrence, plus que la qualité des traducteurs, le problème venait très certainement de la masse «encyclopédique» d’érudition que l’auteur introduit dans ses romans. De ce point de vue, pour certains textes, on peut dire qu’il existe une traduction avant la généralisation d’Internet, et une traduction depuis.
De tous les livres que j'ai lus cette année, celui qui m'a le plus marqué est certainement Inherent Vice, dans cette collection des œuvres de Pynchon. Le titre est devenu, en japonais, L.A. Vice. Le titre original appartient au langage des assurances, ce qui n'aurait pas été très familier au lecteur japonais, les traducteurs (ici deux cotraducteurs) ont dû se creuser la tête. En principe, un titre doit être traduit littéralement, c'est ce que je pense, mais quand la traduction littérale ne véhicule aucun sens, évidemment, il faut en trouver un autre. Les traducteurs ont proposé «un titre qui conserve un point de contact avec le titre original, tout en posant en japonais une allusion au récit», qui est donc finalement devenu L.A. Vice. Personnellement, en tant que lecteur japonais, je trouve que c'est un