«Je travaille dans une maison de fous !»
Combien de salariés se sont-ils dit un jour, à voix basse, entre éclats de rire et larmes, cette vérité dérangeante de nos temps modernes ? Dans un ouvrage tour à tour hilarant et consternant, Martin Wehrle, «coach en carrière», s’est amusé à décrire l’hystérie quotidienne qui s’épanouit sous les néons des bureaux, comme fleur au soleil.
Nul besoin d'aller chercher les cas cliniques les plus sévères - comme l'ubuesque et paranoïaque fausse affaire d'espionnage démasquée chez un grand constructeur automobile -, l'auteur a préféré s'intéresser à la folie ordinaire, aux petits faits et gestes du monde du travail, au «bouillon de cultures» d'entreprises transformées en «asiles d'aliénés», à l'heure de la compétition tous azimuts, de la crise et de la survie. Réunions pugilats, procédures absurdes, décisions sadiques, directions paniers de crabes, jalousies pathologiques, mensonges en série… Le pronostic clinique ne serait pas fameux : «Les entreprises ne se préoccupent pas des marchés, mais d'elles-mêmes», «les services rêvent d'un monde sans clients», «les grands groupes ressemblent à des jardins d'enfants, les PME se complaisent dans le petit et le moyen, et les entreprises familiales auraient grand besoin de thérapies familiales.» Le coach ne se contente pas d'une visite de l'asile, il en révèle méthodiquement le règlement intérieur. L'article 1 donne le ton : «Un nouveau salari