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Chimamanda Ngozi Adichie, out of Nigeria

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Le cahier Livres de Libédossier
Comment ça s’écrit
publié le 2 janvier 2013 à 20h56

Comment peut-on être nigériane ? Ce n'est pas une interrogation ironique à la Montesquieu mais une difficulté concrète de chaque jour, au Nigeria ou aux Etats-Unis, et à laquelle sont confrontées, de diverses manières, les héroïnes des douze nouvelles qui constituent Autour de ton cou. Chimamanda Ngozi Adichie est née au Nigeria en 1977 et est partie aux Etats-Unis pour ses études à 19 ans. Elle a publié deux romans, l'Hibiscus pourpre (Anne Carrère, 2004) et l'Autre moitié du soleil (Gallimard, 2008). Dans la nouvelle qui donne son titre au recueil qui paraît aujourd'hui, il est écrit : «La nuit, quelque chose venait s'enrouler autour de ton cou, un truc qui manquait t'étouffer avant que tu ne sombres dans le sommeil.» Un truc qu'il faut «desserrer», à quoi il faut faire «lâcher prise». L'héroïne installée aux Etats-Unis d'une autre nouvelle voit réapparaître grossi son mari qui passe le plus clair de l'année au Nigeria. «Elle essaie de se souvenir des hommes mariés qu'elle a fréquentés. Avaient-ils le ventre mûr comme Obiora ? Elle ne se rappelle plus. Soudain, elle ne se souvient plus de rien, ne se souvient pas où sa vie est passée.» Une autre femme, restée au pays, voit réapparaître un homme supposé mort et qui est déconcerté quand elle lui parle des visites de sa fille. «Je ne lui en veux pas. Nous qui sommes instruits, on nous a appris à circonscrire ce qui est considéré comme réel dans des limites très rigides.