Récit
Otto Dov Kulka Paysages de la métropole de la mort
Otto Dov Kulka, professeur d'histoire juive contemporaine à Jérusalem, est un rescapé d'Auschwitz. En 1978, il retourne visiter le camp, prend des photos (rails mangés d'herbe, forêts où plus rien n'est à voir) ou des notes. A partir de ce matériau, Otto Dov Kulka documente l'expérience du camp mais plus encore le travail de la mémoire, tente de reconstituer ce qui se passe dans l'âme d'un enfant en enfer, puis d'un adulte qui découvre l'aliénation en lisant des livres sur Auschwitz sans trouver «en eux ce qu'ils cherchent à faire passer». É.Lo.
Roman
Pierre Béguin Vous ne connaîtrez ni le jour ni l'heure
Comme dans le récit d'Emmanuèle Bernheim (lire page V), un homme âgé, fragilisé et diminué choisit l'euthanasie. Ici, le père du narrateur est accompagné de sa femme, elle-même ravagée de souffrances. Mais comment accepter de perdre ses deux parents à la fois, et de connaître «le jour et l'heure» ? Et que peut-on dire en pareille circonstance ? Le père était maraîcher, le fils a fait des études et s'est éloigné. De malentendus en aveux, ce beau roman analyse le trajet et la décision finale d'un homme qui a vu ses valeurs se démonétiser. On est en Suisse, cela n'empêche pas les questions : «Le recours à l'"autodélivrance" s'imposait à moi comme un principe intangible. Tant que je n'étais pas impliqué…»Cl.D.
Polar
Craig McDonald