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Libération

On s’en fout grave

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publié le 9 janvier 2013 à 19h06

Au Qatar, un tribunal de Doha vient de condamner le poète Ibn al-Dhib à la prison à perpétuité pour avoir écrit un poème dans lequel il compare tous les pays arabes à la Tunisie en lutte contre une élite despotique. Mais soyons francs : cette affaire, on s’en fout. En Hongrie, l’écrivain Péter Esterházy a été censuré par une radio publique parce qu’il avait critiqué la politique culturelle du gouvernement du très conservateur Premier ministre, Viktor Orbán, lequel a mis les médias sous contrôle. Que les choses soient claires : on n’en a rigoureusement rien à battre. A Moscou, l’écrivain Edouard Limonov a été interpellé le 31 décembre pour avoir tenté de participer à un rassemblement non autorisé : il s’agissait de défendre, comme tous les 31 des mois comportant 31 jours, l’article 31 de la Constitution, qui garantit la liberté de rassemblement. Prenez note : nous n’en avons absolument rien à foutre.

En Chine, le poète ouïghour Nurmemet Yasin a été torturé et condamné en 2004 à une peine de dix ans de prison pour avoir publié une nouvelle intitulée le Pigeon sauvage, considérée comme un réquisitoire déguisé contre les autorités. Qu'il crève ! D'ailleurs, il semble que cela soit fait : on vient d'apprendre qu'il serait mort en prison en décembre 2011. En Chine toujours, le poète dissident Li Bifeng, emprisonné depuis 2011, vient d'être condamné à douze années de prison… pour escroquerie. Ce chien puisse-t-il pourrir comme l'autre, bon débarras ! Gérard Depardieu, acteu