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Libération

Fondation Cartier, chape de Plomb durci

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Censure. L’institution d’art contemporain a annulé une lecture du poète Frank Smith consacrée à Gaza.
publié le 11 janvier 2013 à 20h56

La Fondation Cartier a un petit problème d'image ces jours-ci. Un texte du poète Frank Smith intitulé Gaza. Opération Plomb durci (en collaboration avec Pierre Giner), devait être lu le 14 janvier, dans le cadre de la Soirée nomade «Telling/Stories», dont Jérôme Game était le programmateur invité. Il proposait de créer «un espace dans lequel se déploie un récit ouvert» avec le metteur en scène Cyril Teste et le collectif MxM, la vidéaste Valérie Kempeneers, le poète Jean-Michel Espitallier, le musicien Olivier Lamarche et, donc, le poète Frank Smith.

Hélas, Smith a vu son texte (dont le Monde publie un extrait en ligne) refusé net. Interrogée par la revue Mouvement, Isabelle Gaudefroy, responsable des Soirées nomades, a déclaré : «La Fondation Cartier ne souhaite pas aborder d'œuvre qui évoque le conflit israélo-palestinien. Cela ne fait pas partie de notre domaine de savoir ni de notre domaine de compétences.»

«Liberté». A la question de la censure, elle oppose l'argument du «choix de programmation». Raisonnement tout à fait incompréhensible de la part d'une institution qui entend défendre l'art contemporain et, donc, l'art dans sa dimension de révélateur politique et d'outil, non pas militant mais d'échange. Vendredi, Hervé Chandès, directeur général de la Fondation, s'essayait à plus de clarté dans un