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Libération
Critique

Histoire. Le cours central des États-Unis

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publié le 11 janvier 2013 à 19h56

«Mark twain !» («Marques-en deux !») A savoir deux brasses (environ 3,60 mètres) dans le langage des mariniers qui sondaient à l'aide de cordes ou de gaffes les fonds sablonneux du Mississippi au XIXe siècle. C'est pour avoir entendu ce cri des milliers de fois qu'un jeune grouillot, futur pilote de bateau à vapeur, eut l'idée de son pseudonyme littéraire… Cette anecdote et cent autres émaillent le cours du livre que Bernard Brigouleix et Michèle Gayral consacrent au géant américain. Le Mississippi, un roman fleuve de l'Amérique de 3 780 kilomètres de long, situé au milieu du Midwest.

Une frontière à l’échelle d’un continent où se succèdent avec des bonheurs différents Amérindiens, Espagnols, Français, Anglais, colons et esclaves venus d’Afrique, subissant ou acceptant tour à tour au gré des guerres et des traités l’autorité de Versailles, Londres, Paris, Madrid, Washington… Un mélange de cultures et d’histoires donnant finalement naissance à cet étrange style de vie, à une architecture, à une cuisine et une musique à part… Une enclave inclassable et colorée dans un grand bloc dominé par les Anglo-Saxons blancs et protestants.

Un axe géographique et stratégique qui coupe le continent et fut l’enjeu de nombreux combats décisifs pour la création des Etats-Unis modernes, à travers une série d’Etats écartelés lors de la guerre de Sécession entre esclavagistes et abolitionnistes, cultures rurales et industrielles, démocrates et républicains… Un condensé