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Critique

Divin maquis

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Le cahier Livres de Libédossier
Pierre Bayard redépiaute les cheveux en quatre sur le thème : héros ou collabo pendant la Seconde Guerre ?
publié le 16 janvier 2013 à 19h36

Chic, une nouvelle enquête du professeur Bayard. Avec, comme à l'accoutumée, une question d'apparence débile (Comment améliorer les œuvres ratées ? Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?) suivie d'un dépiautage en règle des cheveux en quatre, et de solutions beaucoup moins loufoques que la question elle-même.

Aurais-je été résistant ou bourreau ? Titre alléchant, typique des faux questionnements éthico-angéliques, et source de scénarios à deux balles par centaines pour mauvais films hollywoodiens où le protagoniste, renvoyé dans son propre passé ou dans celui des autres, a enfin l'occasion de se comporter en héros - lui qui est plutôt une andouille ordinaire. C'est d'ailleurs ce que Bayard (prof de littérature à Paris-8 et psychanalyste) décide de faire pour répondre à ce faux dilemme. Il enfourche la machine à remonter le temps et va voir durant l'occupation nazie ce qu'il peut bien fabriquer, en se faisant naître en 1922. Evidemment, il lui faut d'abord accepter l'absurdité logique de la démarche et l'absence finale de réponse à la question. En effet, «en me transportant dans le passé et en me donnant un autre contexte de vie, j'influe nécessairement sur ma personnalité actuelle et cesse d'être moi-même, rendant de ce fait l'expérience caduque avant même qu'elle commence». Caramba, c'est le conditionnel qui ne va donc pas.

«Ténèbres». Comme dans un jeu vidéo, Bayard se munit en outre de trois armes pour tenter de