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Libération
Critique

Pas clair, le notaire

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Complots à motocyclette, par Yves Ravey
publié le 16 janvier 2013 à 19h36

Si Martha Rebernak a une obsession, c'est bien Freddy, son cousin qui sort de prison. Et d'ailleurs, nous autres les lecteurs, toujours du côté du plus fort, du côté de l'auteur, nous nous laissons entraîner sans problème du côté de cette obsession, de cette véritable panique de Mme Rebernak. Freddy sort de prison et n'a pas l'air net. Il est accompagné d'un chien, qui lui sert pour appâter les enfants. Regardez le fils de la maison : il n'a pas le droit de voir Freddy, ni le chien, mais il le fait quand même. Il est vrai qu'il n'est plus un enfant, il a une bourse pour entrer à l'université, car son père est mort, et sa mère, Mme Rebernak, donc, est femme de ménage. Ce garçon est le narrateur du roman sans en être le témoin (des scènes cruciales sont rapportées sans qu'il soit présent, et il est question quand même de «ma mère»). Sa sœur Clémence est un souci bien plus central, puisque c'est pour l'éloigner d'elle, une lycéenne, que Mme Rebernak veut chasser le cousin Freddy. Si elle pouvait, elle le renverrait en prison. Elle fait même des démarches. Une petite Sonia a été victime de Freddy naguère, il ne s'agirait pas qu'il s'en prenne à Clémence.

Changement de décor à la moitié du livre. Clémence se prélasse en maillot de bain sous un parasol, du côté du barrage. Du moins, c'est ainsi que sa mère la voit. Elle l'a trouvée là juste après avoir croisé Freddy en train de pêcher. La mère et la fille se disputent, puis Mme R