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Libération
Critique

Stendhal, d’entrées et d’entrain

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Le cahier Livres de Libédossier
Un dico amoureux de Dominique Fernandez
publié le 16 janvier 2013 à 19h36

Stendhal étant indémodable, il lui arrive quand même d'être à la mode. Gérard Guégan publie, le 6 février, Appelle-moi Stendhal (Stock), où il commence par tutoyer l'auteur de Lamiel. Rue des Capucines à Paris, 22 mars 1842 : «Tu es foudroyé par cette crise d'apoplexie que tu disais espérer à tes proches.» Le livre, récit biographique endiablé, est dédié «à la mémoire de Jean Prévost et de Jean Dutourd, deux résistants, deux stendhaliens».

Outre les stendhaliens, à ne pas confondre avec les stendhalistes, Prévost (Jean), né en 1901, mort en 1944 dans le Vercors, bénéficie d'une entrée - comme Blum (Léon) - dans le très sérieux et très riche Dictionnaire amoureux de Dominique Fernandez, au titre de l'«un des meilleurs stendhaliens du XXe siècle». Pas tant pour ses essais que pour un roman, l'Affaire Berthet, paru en feuilleton en 1942 dans Paris-Soir, et publié en volume en 1987 (aux éditions Stock). «Berthet, c'est, on s'en souvient, ce séminariste qui, héros d'un procès fameux dans le Dauphiné, fournit à Stendhal un des modèles de Julien Sorel et la trame de son roman.» Fernandez explique par ailleurs que Gérard Philipe, dans le film d'Autant-Lara, est un Julien Sorel trop joli garçon.

Rempli de choses qu'on sait, qu'on croyait ne plus savoir ou qu'on aurait continué d'ignorer sans lui, ce Dictionnaire est comme la Chartreuse selon Fernandez : «Le lecteur ne peut