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Libération
Critique

Vive la révolution

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Noam Chomsky rend un hommage optimiste aux Indignés de Wall Street
Noam Chomsky, le 27 janvier 2012 à l'université du Maryland. (Photo Virginie Montet. AFP)
publié le 16 janvier 2013 à 19h26

Une révolution a déjà été faite par Noam Chomsky. En 1956. Lorsque, à partir de Syntactic Structures, il a élaboré cette «grammaire générative transformationnelle» qui, par l'explication des lois régissant la production du langage, va bouleverser totalement la linguistique du XXe siècle et l'ouvrir à la philosophie, à la logique, aux mathématiques, à la psychologie, à la neurobiologie, aux théories de l'information. L'autre révolution, celle dont on attend qu'elle «change le monde» et établisse la justice, Chomsky, comme militant d'un socialisme libertaire, l'attend, en se battant pour en approcher l'avènement.

Héraut. On ne sait si le professeur émérite du Massachusetts Institute of Technology, né à Philadelphie en 1928, compte vraiment, «avec Marx, Shakespeare et la Bible», parmi «les dix sources les plus citées dans l'histoire de la culture», comme l'a affirmé témérairement The Guardian. Il est sûr, cependant, que sa notoriété mondiale est due tant à son travail théorique qu'à son activisme politique, qui en a fait le héraut de la gauche radicale américaine et internationale. Son engagement remonte à la guerre du Vietnam. Il a ensuite entrepris maintes batailles pour les droits civils, dénoncé la politique extérieure des Etats-Unis, et focalisé sa critique sur le néolibéralisme, responsable des plus grands désastres sociaux, de la perte de contrôle du pouvoir d'Etat par les citoyens et de l'a