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Libération
Critique

Histoire La France met les plaideurs d’abord

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publié le 18 janvier 2013 à 19h06

La France aime les procès. Nation férue de droits, de jurisprudences et de paperasse, elle empile depuis le Moyen Age tribunaux, cours et assemblées dans des procédures sans fin. Un tribunal, un accusé, un crime. Une histoire teintée de sang… La quintessence de la tragédie. Et peu d'injustices, de spoliations ou de forfaitures - surtout au plus haut niveau de l'Etat - qui ne furent couvertes par des procès retentissants et leurs cortèges de faux témoignages, jurés achetés et magistrats aux ordres. Comme le note Bernard Michal, coordinateur des Grands Procès de l'histoire, en introduction : «L'histoire judiciaire et l'histoire tout court se confondent. C'est donc finalement l'histoire de France que nous retraçons avec ces grands procès…»

Magie ou sorcellerie, crime politique ou religieux, vengeance personnelle, appât du gain ou raison d’Etat… Tous les prétextes sont bons quand il s’agit d’éliminer un personnage devenu gênant. Les Templiers, Gilles de Rais, le capitaine Dreyfus dans le premier tome, sorti en novembre ; Jeanne d’Arc, Ravaillac, Vidocq, Fouquet ou Marie-Antoinette dans la seconde partie, qui vient de paraître. Des procès édifiants, a priori joués d’avance - presque tous ces accusés furent d’ailleurs exécutés ou condamnés - mais qui souvent échappèrent aux juges et au pouvoir qui les avait initiés. Car, face à la mauvaise foi, au cynisme et à la cruauté de la sentence, nombre de ces accusés célèbres, au demeurant rarement innocents, accédèrent au