Récit
Sylvie Weil Le Hareng et le Saxophone
Après Chez les Weil André et Simone, qui reparaît en «Libretto» avec une préface inédite de Michèle Audin, Sylvie Weil raconte avec le même mélange d'empathie et d'humour l'histoire d'une autre famille, celle de son mari américain. Ne cherchant pas à savoir, il ne se soupçonnait pas une telle parentèle, descendante d'un petit joueur d'échecs, d'où le nom de Shakhman (l'homme aux échecs) que porte la redoutable Molly, belle-mère de l'auteur. Par épisodes, depuis l'Ukraine vers 1810, jusqu'à New York et la Californie, un arbre généalogique haut en couleurs. Cl.D.
Poésie
Ariane Dreyfus La Lampe allumée si souvent dans l'ombre
En ouvrant ce recueil de chroniques littéraires aux chapitres qu'Ariane Dreyfus, elle-même poète, consacre à ses pairs (Stéphane Bouquet, Nicolas Pesquès…), on reconnaîtra sans peine la marque d'une brillante critique, dont l'analyse procède tout entière de puissantes impressions subjectives. Mais on peut aussi attaquer ce livre par la partie centrale intitulée «La poésie quand nous la faisons», qui innerve toutes les autres. Là se dessine la carte d'une sensibilité qui pourrait tenir en ces quelques mots : «Jamais ne me lassera la littéralité des corps […]. Aussi suis-je toujours déroutée, déçue, de voir accolé à ma poésie le terme de "sensualité", moi qui n'ai faim que de gestes bâtisseurs.» Cette «littéralité qui est le sol des vraies rê