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Libération
Critique

Le zélé Phantor

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«Cité 14», vile totale
publié le 30 janvier 2013 à 19h06

Dans la Cité 14, on trouve de tout, à toute heure. Mégalopole tentaculaire, la ville ne sera jamais terminée, se dressant toujours plus haut dans les nuages et s’enfonçant toujours plus bas dans les égouts. Ici, mafieux sans foi ni loi, flics pourris, politiciens véreux et tabloïds sont rois. Les humains doivent cohabiter avec des animaux anthropomorphes et des extraterrestres. Forcément, cela ne se fait pas sans heurts.

Depuis 2007, Pierre Gabus et Romuald Reutimann ont construit leur série autour de la ville, la véritable héroïne. Chaque saison est composée de 12 épisodes, l'intégrale de la saison 2 est en cours (les tomes 7 à 12 paraîtront le 1er mars), avant une troisième en septembre. L'ambiance polar et héroïque rappelle les comics américains, les animaux ont quelque chose de Blacksad, et le trait vif, rapide, et un peu désespéré fait penser à Winshluss. La Cité 14 ne dort jamais, ne s'arrête jamais, et les auteurs ne laissent au lecteur aucun répit, multipliant personnages et intrigues secondaires, braquages et scènes d'amour.

On est parfois un peu perdu, mais ce n'est pas très grave, l'important est le mouvement. Dans ce brouhaha permanent, émerge le personnage de Michel Elizondo, un éléphant venu chercher l'oubli dans ce New York déglingué, loin d'une patrie campagnarde qu'on image être la vieille Europe. Mais une maladie le rend difforme et le pousse à se cacher. Fondamentalement bon, il se retrouve grâce à sa force surhumaine à porter secours à d