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Libération

Matt Groening, l’enfer du décor

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(Fetjaine)
publié le 30 janvier 2013 à 19h06

Matt Groening, né en 1954 à Portland, Oregon, était déjà très connu avant de créer les Simpson en 1985. Parce que les strips de Life in Hell, dont paraît une vaste compilation, étaient publiés avec un succès fou depuis 1980, d'abord dans le Los Angeles Reader. Les personnages principaux en sont Bongo, jeune lapin comique pourvu d'une seule oreille, et Jeff et Akbar, homosexuels si semblables qu'ils semblent clonés. Ils comprennent très vite que l'école est un enfer, les parents sont un enfer, la jeunesse est un enfer, le travail est un enfer, l'amour est un enfer. L'enfer, c'est les autres ; l'enfer, c'est soi-même ; l'enfer, c'est la vie. Un gros livre d'enfer se présente comme un guide pour survivre dans cette jungle de l'enfer. Il y a «le point de vue de l'expert» pour déterminer «l'origine des ennuis» dans le cadre de «l'école, c'est l'enfer» : «L'indiscipline est l'une des premières causes de fessées dans le monde.» La liberté est indispensable mais elle est un enfer : la punition est sa seule récompense. La mauvaise foi est la seule défense.

Les jeunes doivent apprendre sans broncher à l'école les pires absurdités («Le gouvernement est votre ami»). Les adultes doivent affronter la vie au bureau qui est un festival d'humiliations, entre le patron compétent pour refuser toute tentative de commencement de demande d'augmentation et les collègues tarés avec lesquels il est parfois bon d'essayer de faire