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Libération
Critique

Investigation. L’histoire assassine

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publié le 1er février 2013 à 19h07

Si les Etats ont souvent fait appel à la justice pour éliminer les personnages célèbres qui les gênaient, à travers de grands procès aux verdicts connus d'avance - que l'on se souvienne de Jeanne d'Arc, Fouquet, Marie-Antoinette ou Dreyfus (1) -, les opposants au pouvoir n'ont pas ces facilités. D'où le recours moins subtil, mais terriblement efficace, à l'assassinat pour se débarrasser des «despotes» et des «tyrans» afin de changer la face d'un pays. C'est le sujet d'étude du journaliste Jean-Christophe Buisson qui, dans un livre froidement intitulé Assassinés, revient sur la vie et surtout la mort d'une quinzaine de chefs d'Etat ou têtes couronnées malheureux.

Des «classiques» César, Henri III, Nicolas II ou Sissi aux moins connus : le Congolais Patrice Lumumba ou Engelbert Dollfuss (chancelier autrichien, fasciste mais antinazi, assassiné par ces derniers en 1934), en passant par Robespierre, Lincoln ou Ceausescu… chaque chapitre est élaboré à partir de structures narratives différentes (narration classique ou récits à partir du point de vue de la victime ou du bourreau…) dans un compte à rebours fatal - car pour les assassins aussi, les histoires de mort finissent mal, en général…

A l’heure de la surprotection des dirigeants politiques et aussi - heureusement - de mœurs moins sauvages dans nombre de pays occidentaux, cet ouvrage historique bien mené rappelle ainsi que pendant longtemps la première place de l’Etat a souvent rimé avec assassinat.

(1) «Les Grands Proc