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Critique

Présidence Roosevelt, l’éminence crise

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 8 février 2013 à 22h37

La biographie s'ouvre sur la description d'une photographie célèbre : Franklin Delano Roosevelt dominant, du haut de son fauteuil roulant, Staline et Churchill à Téhéran en 1943. Pourtant, Yves-Marie Péréon, historien et spécialiste de civilisation américaine, s'attache davantage à la politique intérieure du président américain. En comparant la crise actuelle à la Grande Dépression des années 30, l'auteur «aimerait faire parler le fantôme de Roosevelt pour trouver des remèdes à nos maux d'aujourd'hui - les "grands travaux", la "mise au pas de la finance", "l'aide d'urgence aux chômeurs"». Qualifié de plus grand président des Etats-Unis par la presse américaine, et pas seulement en raison de sa longévité au pouvoir (il est le seul à avoir été élu quatre fois), ses réformes sociales et économiques paraissent encore étrangement audacieuses.

De fait, en «cent jours» (expression reprise pour les débuts d’Obama), de mars à juin 1933, Roosevelt a réussi à séparer les activités spéculatives des activités de crédit des banques et promu une vraie politique de relance économique - lecture revigorante en temps de crise.

L’ouvrage se lit comme un roman : le héros est avenant, secret, paradoxal… On apprend également sur son entourage, ses conseillers, ainsi que sur sa femme Eleonor, First Lady emblématique.

Mort brutalement au début de son quatrième mandat, le «sphinx de la Maison Blanche» n’aura pas eu le temps de rédiger ses mémoires et, hormis André K