Marie NDiaye, qui vit à Berlin, est venue passer trois jours à Paris pour la sortie de Ladivine, son vingt-et-unième livre et dixième roman.
N’est-ce pas votre livre le plus long ?
C’est possible, oui. Je n’ai pas regardé précisément, ça ne doit pas tenir à grand-chose, mais il est possible qu’il soit plus long même que ce que j’ai écrit de plus long chez Minuit.
Quand l’avez-vous écrit ?
Je l’ai commencé en juillet 2010, je l’ai terminé en juin 2012. Maintenant, cela fait quand même longtemps que j’écris, et finalement, quelle que soit la longueur du roman, c’est toujours deux ans d’écriture, qu’il fasse 400 ou 250 pages, à peu de chose près, c’est mon rythme.
Et vous recommencez aussitôt ?
Quand le livre est terminé, il se passe plus d’un an avant que je me remette à autre chose. En ce moment, je ne travaille pas à un roman, et je n’en ai pas le projet, du tout. Je sens que cela va prendre encore du temps, mais j’aime bien cette période-là, de vacance. De vacance plus ou moins, je réfléchis à ce que je vais faire après, en tout cas, de vacance d’écriture.
L’écriture est un labeur quotidien ?
Oui.
Sinon, vous prenez des notes ?
Non, mais je réfléchis. Quotidiennement aussi. Mais ce n’est pas un labeur, c’est uniquement un plaisir, ce temps de réflexion, même si ça m’occupe beaucoup, c’est extrêmement agréable. Plus agréable, même, que l’écriture proprement dite.
Qui n’est pas le contraire d’un plaisir ?
Pas du tout, non, mais c’est une contrainte si forte, que parfois on aimerait… Ce qui est dur, je trouve, ce n’est pas tant le travail lui-même que le fait de s’y mettre. Après, une fois que je m’y suis mise, c’est ce que j’aime. Je m’y mets, chaque fois, mais il y a tant de