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Libération
Critique

A la gym comme à la guerre

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L’Américain Nick McDonell, las de l’info en continu sur tapis de course, revient avec un récit-reportage sur le conflit en Irak et un séduisant roman sur l’Afrique
publié le 20 février 2013 à 19h06

Exemple de bon CV : Nick McDonell, Américain, 28 ans. Publie un premier texte, Douze (Denoël), à 17 ans, alors qu'il termine ses études secondaires dans l'Upper East Side, où il est né. Succès international. Suivent le Troisième Frère (Denoël, 2006), saga familiale sur fond de narcotourisme, et Guerre à Harvard (Flammarion, 2008), inspiré de son expérience dans l'université de la côte Est. Pigiste pour de prestigieuses publications (Harper's, Die Zeit, New York Daily News), il parcourt le monde de l'Arctique à la Mongolie, en passant par le Darfour. Aujourd'hui reporter pour Time, il signe son retour en littérature avec un récit de guerre (Mission accomplie) et un roman (le Prix à payer).

Celui qu'on a d'abord vendu en Bret Easton Ellis junior est maintenant assez grand pour affirmer ses références. Côté fiction, c'est Graham Greene, qu'il cite en exergue du Prix à payer. Pour le reportage, mettons Hunter S. Thompson ou Norman Mailer : Mission accomplie a des relents de «nouveau journalisme». Du gonzo digéré, qui aurait gardé la forme personnelle en modérant le goût du risque, en se délestant de la véritable implication physique et psychologique.

Tempête. Envoyé sur le front irakien en 2009, McDonell a passé un mois sur place, dont deux semaines en mission embarquée avec la 1re division de cavalerie à, et autour, de Mossoul, dans le nord du pays. Il