Pourquoi aime-t-on les armes ? Parce qu'elles sentent le crime, la poudre, parce qu'elles donnent le sentiment de la puissance ou font peur ? «Pour moi, elles sentent la liberté», répond Diego, petit braqueur né à Barcelone, qui a déménagé autant de fois que le nombre de coups dans un chargeur de Beretta et qui se planque à présent dans les replis d'Aubervilliers. «Ce sont elles qui donnent la place la plus solide dans cette société. Sans ça, tu restes un esclave. Et moi, je dis : plutôt crever que d'asservir ma volonté. Calibrer, c'est décider de l'autorité.» Une belle profession de foi rappelant celle de Mesrine, qu'il a d'ailleurs gravée au feutre indélébile sur son réfrigérateur : «Dans notre métier, c'est le plus méchant, le plus rusé, le plus dur qui a une chance de s'en sortir. Si un jour, par pitié, il laisse la vie à un rival ou à un ennemi, il se condamne lui-même à la mort.»
Trapéziste. De casses en braquages, la vie pourrait bien se passer sans un coup de batte mortel asséné par un comparse à un malheureux commerçant. Du coup, Diego et son frère se retrouvent avec une bande de flics aux trousses, toute une gamme et dans la tonalité accrocheurs. Entre ces deux mondes, Adriana, la sœur de Diego, une trapéziste de haut vol. Le rêve, pour le voyou, c'est la montre Gucci, la chemise Ralf Lauren et la belle bagnole. Mais il reste un petit coin de libre pour elle, la «petite mésange», qui virevolte