Romans
Trajectoire à contresens pour ce premier roman américain qui paraît en avant-première dans sa traduction française. New-Yorkais d'origine, l'auteur, un temps scénariste à Hollywood, vit dans le Languedoc depuis cinq ans. Double culture qu'on retrouve ici : on voyage du Midwest à Paris. Henry raconte son histoire, depuis le jour de sa naissance (trois mois trop tôt, au bord d'une autoroute) jusqu'à l'âge adulte. Omniscient, il remonte même au moment de sa conception, dans une salle de bains : un après-midi, ceux qui allaient devenir ses parents «se déshabillèrent, s'allongèrent sur le carrelage froid et se mirent à se peloter. Pour être sûr qu'on ne pouvait pas les entendre, Jack tira la chasse d'eau chaque fois que leur passion atteignait un pic vocal. […] Une partie mémorable de jambes en l'air était désormais qualifiée de "tire-quatre-chasses". Trois, c'était bien. Deux ou moins, c'était toujours mieux que rien, mais c'était du vite fait». L'odeur de chiottes imprègne logiquement le texte, sorte de récit de (mal)formation où dérive une famille de détraqués. On s'amuse, on se laisse porter par le flot, même si on a le sentiment d'avoir déjà nagé dans ce fleuve-là. Les baleines se baignent nues est dédié au fils de Gethers qui en a balbutié le titre à 3 ans, et cela n'a rien à voir avec du Katherine Pancol. T. St.
Cinq vies chinoises détourées par une romancière française. Cinq femmes libres, reliées entre elles par l’amour qu’elles se portent, ou un certain